102-illustration_id-1727081040.jpg
Spectacle

THISISPAIN

Hillel Kogan

Le chorégraphe israélien Hillel Kogan n’a pas son pareil pour envoyer valser les clichés, surtout lorsqu’ils sont identitaires.

Ici, sous couvert de nous parler de l’Espagne, c’est donc un voyage sans frontière qu’il nous propose, entre danse et confidences. Pour cette traversée haute en couleur, il forme un duo à la fois drôle et virtuose avec Mijal Natan, immense danseuse de flamenco… Cet art qu’on croit espagnol, Hillel Kogan nous rappelle d’ailleurs qu’il est d’origine gitane, c’est-à-dire issu d’une minorité sans patrie… ni frontière.

Spectacle éligible au Pass Festival !
Réservez 2 autres spectacles et bénéficiez du tarif réduit pour toutes et tous.

 

Durée 65 min

Chorégraphe Hillel Kogan
Interprétation Mijal Natan et Hillel Kogan
Dramaturge Yael Venezia
Direction Artistique Laetitia Boulud
Lumières Nadav Barnea
Conseiller Musical Yael Horwitz
Traduction et Adaptation française Noemie Dahan

Production Hillel Kogan, Curtain Up festival, Ministry of Culture (Israel)

Production : Le Phare - CCN du Havre Normandie
LE THEATRE DE L'HOTEL DE VILLE, Grande salle (sans balcon) • Placement libre
1h05
Portrait de Hillel Kogan
Laetitia Boulud

Hillel Kogan

Le chorégraphe contemporain Hillel Kogan travaille au carrefour de la danse et du théâtre. Ses pièces combinent mouvement, texte et objets occasionnels au service dʼun langage visuel à plusieurs niveaux;
langage qui navigue intelligemment et avec fantaisie entre un commentaire subtil et plus explicite sur le monde de la danse, la culture populaire et la société contemporaine. Les centres dʼintérêt de Hillel Kogan sont des "gens de la danse" reconnaissables, presque archétypiques : des chorégraphes contemporains qui se débattent avec le processus de création (WHAT NOW), des danseurs qui réfléchissent sur la danse (DANCER IS THE ANSWER), un danseur arabe qui incarne un « Autre » symbolique dans une pièce de danse « israélienne » (WE LOVE ARABS), ou encore une gracile ballerine qui travaille avec un chorégraphe masculin mature (THE SWAN AND THE PIMP). Ces « Everymen » (ou femmes) bougent et pensent au présent tout en
faisant constamment face à leur héritage dansé et à diverses icônes culturelles – qu'il s'agisse de musique jazz, de houmous, de l'étoile de David ou de baguettes de pain. Ces objets, Hillel Kogan s'en sert pour mettre à nu l'idéologie dans l'esthétique, pour faire reconnaître les hiérarchies d'âge, de sexe et d'ethnicité qui existent – et finissent par
dominer – dans les domaines de la danse et de la culture.
Ces systèmes de pouvoir sont utilisés – et abusés – dans les œuvres, pour être ensuite mieux déconstruits par des mécanismes théâtraux et littéraires, tels que l'ironie et la parodie, l'aliénation et l'intertextualité, et afin de remettre en question leur validité en tant que normes et critères pour la danse et la création, à l'époque actuelle.
Par conséquent, les œuvres de Hillel Kogan exposent la danse non seulement comme un langage artistique, mais aussi comme un lieu de construction de sens, de définition de catégories et d'établissement de normes, au sein duquel le corps dansant – toujours en conflit d'une manière ou d'une autre – soulève, en sa présence même, des réflexions sur ce qui est considéré comme propre, beau, cool, intéressant – dans la danse et la société. Cette forme unique de discours dansé que Hillel Kogan a développé incarne sa position autoréflexive, mieux décrite comme méta-danse : l'exploration de codes artistiques identifiables, d'images visuelles ou de conventions théâtrales comme canal de contemplation critique sur le métier de chorégraphe, les nuances du processus créatif et la relation entre la performance et le spectateur – toujours basée sur des attentes traditionnelles, plus orthodoxes.