Pothakudi

Lorsque le festival Le Goût des Autres m’a invité à imaginer l’adaptation scénique de l’ouvrage de Karthika Naïr et Joëlle Jolivet, j’ai immédiatement été séduit par la proposition. S’appuyer sur un texte, un univers graphique et visuel fort, une poésie des mots, est une aventure inédite pour moi. Je me réjouis de cette collaboration avec d’autres champs et d’autres univers, des échanges féconds à venir autour de cet enjeu
de traduire en mouvements, des mots et des images.
Si chaque nouvelle pièce est une prise de risque, celle-ci génère en moi une envie et une excitation toute particulière. Parce que l’histoire de ces Oiseaux Électriques convoque aussi mes propres souvenirs d’enfance au Maroc : les groupes de gamins qui se retrouvaient sur les places de villages, l’électricité qui arrivait comme par magie et qui illuminait mon petit village, la relation aux anciens, à la fois moqués et respectés. Tout cela me plonge dans une atmosphère familière, ce village lointain empreint d’images, d’odeurs, de sensations.
Une danseuse, Charlène Pons, accompagné d’un décor évolutif en théâtre d’ombre, pourra incarner tour à tour les oiseaux, la foule ou ce jeune enfant, qui par son énergie et sa volonté réussira à mobiliser tout un village pour sauver la nidification d’un couple
d’oiseaux.
Le projet sera destiné à un public familial avec une attention particulière à la jeunesse, qui trouvera dans ce conte poétique tout autant que fable écologique, le chemin de l’émancipation du monde des adultes et la voie vers un retour à la nature.
 

Fouad Boussouf