Projet Filmer la danse
Filmer la Danse, projet porté par l’ESADHaR et le Phare, revient pour sa deuxième édition. Cette année, les étudiant·es de l’école d’art et design du site du Havre préparent huit vidéo danses avec l’aide des artistes et techniciens du CCN.
Ça y est, les tournages de Filmer la Danse sont terminés. Pour la plupart, c’est dans le grand studio du Phare qu’ils se déroulaient. Les projets s’appellent Pommélodie, Silence, Mouvement inconnu, Parler corps, Les vagues, Unsettled, Erratique et Tempus. Répartie en petits groupes, la vingtaine d’élèves en deuxième année de design graphique a imaginé une vidéo danse.
En quoi cela consiste ? Pas seulement à transférer une chorégraphie sur support vidéo, mais plutôt à explorer et entrecroiser les langages chorégraphiques et cinématographiques.
Mobilisation des pros et des amateur·e·s
Les groupes ont toute liberté de sujet, de ton, de format ou de durée. Il y a des clips, fictions, documentaires, films expérimentaux, faisant parfois appel à des technologies numériques avancées… « Les sujets sont divers et très souvent liés aux projets qu’ils mèneront à l’avenir. », précise Stéphane Trois-Carrés, enseignant de vidéo à l’ESADHaR, à l’initiative du projet.
Partenaire de l’école d’art et design, Le Phare mobilise artistes, techniciens et fait également appel aux élèves de l’option danse du lycée François 1er ainsi qu’à des membres de la So School. Les étapes se sont échelonnées sur toute une année universitaire, comprenant notamment workshop de danse, présentation des projets, suivi et coordination, tournage, montage…
Dessiner avec leur corps entier
Pour l’école, l’enjeu est de mettre les élèves en présence de la danse et leur faire appréhender l’espace autrement. La danse, en plus de les ouvrir à une diversité de pratiques, permet de leur faire prendre conscience du corps dans l’espace.
Lorsque Tiphanie Dragaut- Lupescu, l’actuelle directrice des études et de l’international de l’ESADHaR sur le site du Havre, arrive sur le campus il y a un an et demi, elle fait le constat qu’il n’y a pas d’appréhension du corps dans l’espace chez les étudiant·es en design graphique. « Cette approche me semblait nécessaire pour leur travail. », explique-t-elle.
« Je voulais qu’ils s’emparent de l’espace, dessinent avec leur corps entier pour comprendre leur mouvement et que cela ne passe pas uniquement par celui de leur poignet. » souligne S. Trois-Carrés, avant d’ajouter : « La danse c’est le risque du mouvement, le risque de tomber, le risque du regard des autres. »
La première expérience, l’an dernier, a été au-delà des espérances, tout le monde ayant bien compris les enjeux de ce projet : le processus de travail, la dynamique de groupe, l’expérimentation individuelle autour des pratiques dansées et performatives, la rencontre humaine avec les professionnel·les.
Pousser plus loin leurs idées
Dans leur tâche, les groupes sont accompagnés et suivis par Fiona Legoff et Charlène Le Prêtre, deux danseuses et chorégraphes liées au Phare, de l’idée jusqu’au montage, en passant par le calendrier de production. Sur certains projets, Fiona Legoff chorégraphie. Sur d’autres, elle est interprète ou encore regard extérieur. « Ce qui me plait dans cet accompagnement c’est de voir comment je peux aider les groupes tout au long de leur projet en leur apportant mon expérience car j’ai beaucoup travaillé avec la vidéo danse, comment pousser plus loin leurs idées […] C’est aussi à chaque fois des rencontres parce que les projets ont des univers très différents, de Pommélodie et son côté très onirique en lien avec la sensualité, à Silence, un projet autour du rap. »
Une séance de projection aura lieu le 23 mai à l’ESADHaR, dans le cadre de la formation, puis au Phare le 30 à 18h00. Avant le lancement d’une troisième édition à la rentrée.